Pour un système alimentaire durable

C'est ce que dit en substance la Constitution suisse. Pourtant, la politique agricole suisse utilise des milliards de l'argent des contribuables qui poussent l'agriculture dans une direction opposée - vers une production aussi polluante que surintensive et vers une énorme dépendance de l'Etat.

Jusqu'à présent, la politique agricole n'a pas atteint un seul des objectifs de durabilité légalement contraignants. Elle est également un désastre économique. Poussée par de mauvaises incitations étatiques, l'agriculture suisse ne gagne aujourd'hui plus un centime de sa production beaucoup trop chère et beaucoup trop intensive. Une industrie de sous-traitance galopante fait plus de chiffre d'affaires avec l'agriculture suisse que l'agriculture elle-même n'en retire de sa production. Le revenu des agriculteurs ne provient plus que de l'argent de l'Etat. 

Les premiers pas timides de la réforme de la politique agricole ont été entrepris en 2014, essentiellement sous la pression de Vision Landwirtschaft. Mais la transformation urgente et nécessaire de la politique agricole et alimentaire est bloquée depuis des années. Le point le plus bas a été la suspension de la PA22+. Cette réforme aurait apporté de bons changements, mais la version actuelle ne contient pratiquement aucune amélioration, ni dans le sens du respect des objectifs environnementaux, ni dans le sens d'un système alimentaire résilient qui protège les bases de production.

Notre système agroalimentaire pèse lourdement sur l'environnement. Les coûts augmenteront si nous continuons à ne pas agir ou si nous n'agissons pas assez. L'impasse actuelle en matière de politique agricole est donc désastreuse. La PA22+ aurait pu donner lieu à d'importantes premières mesures, mais elles ont toutes été supprimées sous la pression de l'alliance entre l'Union suisse des paysans et Economiesuisse.

Compte tenu de l'urgence des problèmes du système alimentaire, cela équivaut à une capitulation du législateur. Le passé le montre : tant que les coûts climatiques, la biodiversité et le bien-être animal ne sont pas reflétés dans les prix du marché, les acteurs du marché ne peuvent pas résoudre les problèmes. L'État a le devoir de remplir le mandat constitutionnel et de fixer les conditions-cadres adéquates.

Pour cela, il faut aussi améliorer d'urgence l'orientation des paiements directs vers les résultats. La politique agricole actuelle est trop peu efficace et nous ne pouvons pas attendre la prochaine réforme agricole, qui sera mise en œuvre au plus tôt en 2030. Les scientifiques le disent aussi très clairement : il n'y a pas de temps à perdre et il faut une transformation fondamentale des systèmes alimentaires, ce qui est urgent.

La politique agricole et alimentaire est complexe. Par conséquent, le besoin d'information des médias, des associations, des politiciens et du public en général est élevé. Dans les domaines de la biodiversité et de la protection du climat en particulier, il est très exigeant d'obtenir des améliorations et des développements. Actuellement, le besoin d'information ne peut pas être suffisamment garanti, car les autorités n'assument pas suffisamment cette tâche ou les informations sont souvent déjà évaluées au niveau politique.

C'est pourquoi un atelier de réflexion indépendant comme Vision Landwirtschaft est nécessaire. Aidez-nous à assurer l'avenir de notre association grâce à votre contribution.