La loi chocolatière - un exemple type de subventions agricoles absurdes

La Suisse produit 20% de lait en plus que ce que le marché national peut absorber. Jusqu'en 2018, le surplus de lait était écoulé à l'étranger par le biais de subventions à l'exportation. La Confédération a dépensé chaque année près de 80 millions de francs d'impôts à cet effet.
Comme la Suisse enfreignait ainsi les règles de l'OMC, elle a été contrainte d'abandonner la loi chocolatière en 2018. En 2019, une réglementation astucieuse est entrée en vigueur pour lui succéder. La Confédération continue de réduire les prix des exportations de lait à hauteur de 80 millions de francs, mais désormais de manière indirecte, par le biais d'une structure de droit privé. Comme le rapporte la NZZ, les entreprises et les producteurs subventionnés s'écharpent désormais sur la répartition des fonds.
Sur le contexte
Les subventions à l'exportation du lait sont un exemple parfait de l'utilisation contraire à la Constitution et aux objectifs de l'argent des contribuables dans le domaine agricole, qui porte durablement atteinte à la durabilité et à l'autonomie de l'agriculture suisse. L'absurdité des subventions de la loi chocolatière apparaît clairement si l'on se rend compte que la surproduction de lait n'est pas le résultat de nos vertes prairies productives, mais la conséquence d'énormes quantités de fourrage que la Suisse importe notamment d'Amérique du Sud pour augmenter sa production laitière. La base fourragère indigène suffirait en revanche à produire la quantité de lait que le marché national peut absorber. Si l'on renonçait aux importations de fourrage, qui posent de graves problèmes écologiques et économiques, il n'y aurait donc pas besoin de loi chocolatière.
L'État n'encourage pas seulement la surproduction de lait par le biais des subventions à l'exportation, mais aussi à la racine du problème : des prêts sans intérêts et des subventions à fonds perdus élevées permettent d'encourager systématiquement la construction d'étables surdimensionnées qui abritent des animaux qui ne pourront jamais être nourris avec le fourrage de l'exploitation. Il n'est donc pas étonnant que les agriculteurs utilisent (ou doivent utiliser) ces étables à pleine capacité, achètent du fourrage en conséquence et contribuent année après année à la surproduction laitière.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Lorsque l'exploitation doit acheter beaucoup de fourrage, elle produit également plus de lisier que le sol ne peut en absorber, ce qui entraîne des excédents de nutriments et des émissions élevées d'ammoniac. Ces deux éléments sont extrêmement nocifs pour l'environnement et la biodiversité. Il en résulte des coûts qui se chiffrent en millions et pour lesquels le contribuable est prié de passer à la caisse pour la troisième fois - par exemple pour l'aération continue des lacs du Plateau suisse surfertilisés.
Vision Landwirtschaft travaille sur de tels liens de manière à les rendre publics et s'engage pour une réduction du soutien à l'agriculture et une réorientation fondamentale de la politique agricole.