L'ammoniac cause des dommages à la biodiversité

Le stockage et l'épandage de lisier et de fumier libèrent de l'azote gazeux sous forme d'ammoniac. Celui-ci se disperse avec le vent sur de longues distances et parvient ainsi même dans des réserves naturelles isolées. En Suisse, les émissions d'ammoniac sont particulièrement élevées. Cela entraîne une surfertilisation quasi généralisée des écosystèmes sensibles. Près de 90% des sols forestiers, un tiers des prairies sèches et presque tous les hauts-marais sont concernés. La faune et la flore de ces zones sensibles subissent ainsi des dommages irréversibles.
En Suisse orientale et centrale notamment, les immissions atteignent presque partout un multiple de la quantité tout juste supportable sur le plan écologique et fixée par la loi. Ainsi, des mesures effectuées dans le marais de Bannriet près d'Altstätten ont révélé des émissions d'ammoniac neuf fois supérieures à ce que l'on appelle le Critical Load. Après la Hollande et la Belgique, la Suisse présente les émissions d'ammoniac les plus élevées d'Europe.
Pour résoudre le problème de la surfertilisation aérienne, grave pour la biodiversité, il faut réduire massivement le nombre d'animaux en Suisse. Les plus d'un million de tonnes d'aliments concentrés importés qui sont donnés chaque année aux animaux dans les étables suisses ne sont pas supportables pour la nature.