Commentaire et mise en perspective des recommandations du Conseil citoyen pour une politique alimentaire
Vision Landwirtschaft est, avec de nombreuses autres organisations, partenaire du projet Avenir de l'alimentation. Nous avons suivi avec beaucoup d'intérêt les rapports en cours du projet et maintenant la publication des recommandations. L'ensemble de l'organisation, avec les excursions pédagogiques et les réunions d'échange, mais aussi la manière dont le comité scientifique a été mis en place, est très convaincante. Les citoyens ont pu s'informer très facilement et largement, ce qui explique la grande qualité des recommandations. C'est ainsi qu'est né un dossier complet avec 53 objectifs et 137 recommandations, dont 126 ont été adoptées lors du vote final.

Ces recommandations se répartissent entre les domaines de la santé, de l'environnement, de la production, du social et de l'économie et couvrent donc un très large spectre. C'est d'ailleurs logique, car l'agriculture et l'alimentation ont une influence à de nombreux niveaux. La toute première recommandation mérite d'être soulignée : elle demande en effet de meilleures informations, plus claires, sur les étiquettes des produits. D'autres recommandations suivent, qui permettraient aux consommateurs d'assumer beaucoup mieux leur responsabilité en consommant. Il y a également une demande qui exige une communication marketing véridique. Vision Landwirtschaft a déjà écrit sur ce thème et a publié un article sur le sujet. Plaintes déposée auprès de la Commission pour la loyauté.
En général, à la lecture des recommandations, on voit se dessiner une image convaincante de ce que pourrait être une agriculture et une alimentation qui internaliseraient les coûts environnementaux et dont l'aspect économique et social se développerait de manière saine et stable.
Si toute l'organisation du projet et maintenant la qualité des recommandations sont convaincantes, l'avenir de ces recommandations semble maintenant incertain. Certes, elles seront remises le 29 novembre aux membres du Conseil national et du Conseil des États et un sommet national sur l'alimentation aura lieu le 2 février 2023. Cependant, il est très difficile de savoir - du moins à l'heure actuelle - comment ces recommandations seront mises en œuvre. C'est justement parce qu'elles sont très larges qu'elles concernent de nombreuses bases légales différentes et qu'elles sont en partie complexes à mettre en œuvre. Un travail politique très ciblé est donc encore nécessaire pour que ces recommandations puissent effectivement obtenir une majorité et s'imposer.