La Suisse est un pays d'herbages, prédestiné à une production de lait et de viande respectueuse des ressources et des animaux.
Au lieu de cela, la production suisse de lait et de viande mise de plus en plus sur une stratégie de haute performance inefficace et coûteuse, qui ne fonctionne qu'avec de grandes quantités d'aliments pour animaux importés, avec beaucoup de technique et de médicaments. La surproduction et les dommages environnementaux en sont les conséquences. Cette évolution est encouragée par la politique avec de multiples incitations erronées. Une impasse fatale pour l'environnement, le bien-être des animaux et le revenu des agriculteurs.
La Suisse disposerait de conditions uniques pour une production durable basée sur les herbages. Un élevage qui se recentrerait sur sa propre base fourragère et sur un pâturage étendu n'aurait jamais causé de nombreux problèmes dans lesquels l'agriculture s'est fourvoyée ces dernières années. La santé des animaux serait meilleure, la consommation d'antibiotiques serait moindre, le lait serait manifestement plus sain, l'énorme impact environnemental des cheptels aujourd'hui fortement surélevés diminuerait, les coûts trop élevés seraient réduits et le marché laitier serait soulagé de ses excédents de lait dus aux importations de fourrage, ce qui permettrait à nouveau des prix plus élevés pour le lait à la production.
Par le biais d'études, d'exploitations modèles et d'un travail médiatique et politique actif, Vision Landwirtschaft a démontré à plusieurs reprises qu'il existe des alternatives fonctionnelles et évidentes aux dérives actuelles.
Enfin, il en va du revenu des familles d'agriculteurs. Nos études le montrent : Celui-ci augmenterait considérablement si la politique et l'agriculture se recentraient sur leurs propres ressources et misaient sur une production basée sur les pâturages et les herbages, avec des prestations adaptées aux animaux plutôt que sur des performances maximales.
Actualités et articles sur le sujet
Impact d'une production de lait et de viande bovine adaptée aux conditions locales

Les aliments d'origine animale sont une composante importante de notre alimentation. Mais ils sont actuellement à l'origine de près de la moitié de l'empreinte climatique liée à l'alimentation en Suisse et devraient être réduits au profit d'un mode d'alimentation basé sur les plantes. Une production de lait et de viande bovine adaptée au site permettrait de préserver la capacité de régénération des ressources disponibles dans le pays et d'augmenter le degré d'autosuffisance.
Dans le dernier ProClim Flash, le chercheur Matthias Meier montre qu'une production animale adaptée au site peut préserver à long terme la capacité de régénération des écosystèmes. Sa conclusion dans l'article spécialisé : Avec une production de lait et de viande bovine adaptée au site, les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'agriculture suisse sont réduites grâce à la diminution du cheptel bovin, notamment grâce à la réduction durable des émissions de méthane. Un cheptel bovin réduit et un niveau de production plus bas présentent également des avantages pour la biodiversité, car les pertes d'éléments nutritifs et notamment la surfertilisation des écosystèmes sensibles par l'ammoniac diminuent. Mais pour que l'agriculture suisse puisse produire de manière adaptée au site et respectueuse du climat, le passage à des modèles alimentaires flexitariens axés sur les plantes est indispensable au sein de la population. Dans ce contexte, la production de porcs et de volailles, qui domine aujourd'hui la demande en viande, complète judicieusement l'approvisionnement en protéines - à condition qu'elle s'appuie exclusivement sur des flux secondaires de l'économie alimentaire qui ne sont plus directement utilisables pour l'alimentation humaine. L'effet secondaire est d'augmenter substantiellement le taux d'auto-approvisionnement de la Suisse, car les besoins en protéines animales peuvent être couverts par une production de lait et de viande de bœuf basée sur les herbages et les importations d'aliments pour animaux deviennent caduques.
De nouvelles idées pour une industrie laitière respectueuse du climat

Comment parvenir à une agriculture respectueuse du climat ? Vision Landwirtschaft a pu donner son avis à ce sujet dans l'émission "Trend" de la SRF.
Le projet KlimaStaR-Milch montre qu'il y a un grand besoin d'agir dans l'économie laitière. Pour une économie laitière d'avenir, nous avons besoin de types de vaches à longue durée de vie, qui se contentent de peu ou pas de concentrés, mais qui peuvent en revanche valoriser le fourrage grossier qui pousse naturellement dans les prairies suisses. Les conditions de la politique agricole et alimentaire doivent faire en sorte que l'économie laitière durable soit également rentable. Pour cela, il faut cesser de se concentrer unilatéralement sur une production laitière élevée. Chaque exploitation laitière produit automatiquement de la viande, car sans mettre au monde un veau chaque année, une vache ne donne pas de lait. Si l'ensemble du système (produits connexes) est optimisé, c'est la meilleure solution pour le climat et le bien-être des animaux.
Dans le système actuel, ce sont surtout les groupes de l'industrie en amont et en aval qui en profitent. La pression pèse actuellement fortement sur les exploitations individuelles et sur l'environnement. Le coût élevé des aliments pour animaux pèse sur les exploitations. Jusqu'à présent, les conditions cadres ont tout orienté vers une stratégie de haute performance. Ces conditions-cadres politiques doivent également changer pour une économie laitière respectueuse du climat, qui génère également un revenu pour les producteurs !
L'agriculture végétalienne - une tendance durable ?

Dans le cadre d'un reportage, la radio SRF cherche des réponses à propos d'une agriculture végétalienne et à quel point celle-ci serait écologique si tous les agriculteurs suisses abandonnaient la production de viande. L'émission met en outre en évidence ce que Vision Landwirtschaft ne cesse de rappeler : Les effectifs d'animaux doivent être considérablement réduits et l'orientation de la production par l'État crée de mauvaises incitations. "Il est également question d'une étude de Vision Landwirtschaft (15:20)". Le problème n'est pas non plus le consommateur, comme on le prétend régulièrement, mais le système de politique agricole qui déforme les prix en faveur d'une consommation non durable et entrave ainsi systématiquement un comportement de consommation durable.
Trop d'azote dans l'air : voilà ce qui rend nos forêts malades

L'Office fédéral de l'environnement attire à nouveau l'attention sur la pollution des forêts par l'azote atmosphérique excessif et énumère les mesures à prendre pour la réduire.
Deux tiers des polluants atmosphériques azotés proviennent de l'agriculture. Il est donc urgent de mettre en œuvre les mesures de réduction des émissions d'ammoniac et d'oxyde d'azote.
Plainte contre Proviande partiellement acceptée

L'organe d'autorégulation de la branche de la communication, la "Commission Suisse pour la Loyauté" (CSL), a accepté la plainte (234/21) de Vision Landwirtschaft sur deux des quatre points. L'intimée est tenue de corriger deux affirmations sur son site web.
Sur le point le plus important de la plainte, la CSL s'en tient toutefois à sa pratique habituelle : l'utilisation ciblée d'effets de halo ou d'auréoles est approuvée. On peut faire de la publicité avec n'importe quelle entreprise ou produit phare - même atypique - pour promouvoir des gammes entières de produits comme "Viande Suisse". La CSL renvoie dans ce cas à une décision antérieure (123/20) dans laquelle elle écrivait : "Le consommateur moyen devrait être conscient qu'il existe en Suisse aussi différentes formes d'élevage". Cela suffit pour la CSL : il n'y a pas de tromperie.
La CSL estime qu'il n'est pas nécessaire de justifier l'absence de tromperie. Elle ne se réfère ni à des décisions de justice antérieures (absentes en Suisse), ni à des études empiriques. Il est compréhensible que la CSL ne puisse pas effectuer d'enquêtes auprès des consommateurs au cas par cas, comme elle l'a répondu à Infosperber (dans le cadre de sa prise de position sur la plainte de Pro Natura concernant la publicité de Swissmilk). Mais il serait possible de se référer sans problème à des études empiriques existantes sur des questions comparables.
En d'autres termes, la CSL fait preuve de trop de simplicité. Là où il ne s'agissait pas de déclarations fausses dans les faits, mais d'une tromperie potentielle, la "première chambre" a mis le doigt humide dans l'air au cours d'une "procédure" de quatre mois et a constaté qu'il n'y avait pas de tromperie.
Pour avancer sur cette question, il faut maintenant des interventions politiques ou des décisions judiciaires qui auront également un impact médiatique. Vision Landwirtschaft reste attentif à ce sujet.
Greenwash dans le matériel pédagogique - Swissmilk présente la production laitière de manière enjolivée

(VL) Swissmilk met à la disposition des écoles du matériel pédagogique sur le lait et la production laitière. C'est une bonne chose en soi, car l'organisation peut travailler avec des spécialistes. Il est toutefois regrettable que seuls les aspects positifs de la production laitière soient présentés et que les conséquences négatives soient complètement occultées. Outre le matériel scolaire, des films dits éducatifs sont également utilisés pour la publicité, comme le court-métrage "Le lait suisse, un tueur du climat ?" Le message principal du film est le suivant : les vaches laitières libèrent du méthane lors de leur digestion, celui-ci se transforme en CO2 au bout de 10 ans et fait verdir nos prairies. Et à la fin, la vache Lovely est remerciée pour "l'entretien des prairies".
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Greenwash auprès des organisations de producteurs

Après Swissmilk, c'est au tour de Proviande de se faire remarquer par sa publicité mensongère. Cette newsletter met en lumière la situation juridique, la possibilité de porter plainte auprès de la Commission Suisse pour la Loyauté (CSL) et les dernières décisions de la CSL en rapport avec les produits agricoles. Une plainte concernant la publicité de Proviande doit montrer si cette voie permet de mettre des limites au greenwashing répandu. Il s'avère problématique que la CSL ait besoin de plusieurs mois pour rendre son jugement - plus longtemps que ne durent de nombreuses campagnes publicitaires.
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Engraissement des veaux : des subventions au détriment du bien-être des animaux

Dans l'engraissement des veaux, l'utilisation d'antibiotiques est une routine. Les quantités d'antibiotiques utilisées par kilo de viande stagnent à un niveau élevé depuis des années. La fréquence de l'administration d'antibiotiques aux animaux est directement liée au mode d'élevage. Une étude de l'Université de Berne montre qu'avec des mesures simples, les agriculteurs peuvent réduire drastiquement l'utilisation d'antibiotiques sans être désavantagés par rapport à la concurrence. Un article de Saldo montre pourquoi les agriculteurs s'en tiennent à la pratique actuelle.
Étude "Engraissement des veaux : on peut faire mieux avec moins d'antibiotiques".
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SCNAT : Il est urgent d'agir sur les émissions agricoles d'azote et de phosphore

Les apports d'azote et de phosphore de l'agriculture dans l'environnement sont beaucoup trop élevés. "Ils nuisent massivement à la santé, à la biodiversité, aux forêts et aux eaux en Suisse", écrit l'Académie des sciences naturelles SCNAT dans une nouvelle fiche d'information et demande au Parlement d'agir enfin maintenant.
Le contexte : le Parlement traite actuellement d'une initiative parlementaire qui prévoit exactement cela et qui propose une trajectoire de réduction obligatoire des nutriments. Le Conseil des Etats et la commission consultative du Conseil national ont toutefois arraché les dents à cette initiative jusqu'à la rendre méconnaissable.
Le PDC a joué un rôle moteur dans cette tragédie. En association avec le PRD, il n'a pas hésité à donner les informations les plus incroyablement erronées au Parlement, ce qui lui a manifestement permis d'obtenir une majorité pour faire tomber l'initiative parlementaire à l'eau.
Le Conseil national peut encore corriger cela en séance plénière le 2 décembre. Vision Landwirtschaft s'engage en première ligne pour que ce tour de force réussisse.
Vers le factsheet de l'Académie suisse des sciences naturelles SCNAT
Chaque poulet ou escalope suisse contient de la forêt amazonienne détruite

Environ un quart du soja exporté par le Brésil provient de forêts vierges déboisées illégalement. C'est beaucoup plus qu'on ne le pensait jusqu'à présent, comme le montrent de nouvelles analyses. En 2019, l'agriculture suisse a importé un quart de million de tonnes de soja pour la production animale locale, dont la moitié du Brésil et l'autre moitié d'Europe de l'Est.
Crise du coronavirus : produire moins augmente la sécurité d'approvisionnement

Nombreux sont ceux qui tentent actuellement de tirer profit de la crise de Corona. L'Union suisse des paysans (USP) profite elle aussi de la situation actuelle. Elle veut torpiller les efforts de la Confédération pour promouvoir une agriculture au moins un peu plus écologique avec la politique agricole 2022+, comme le montre la NZZ. Son argumentation : en temps de crise, nous aurions besoin d'une production nationale aussi élevée que possible, et ce même au détriment de l'écologie. C'est pourtant le contraire qui est vrai.
Comment l'agro-industrie, en collaboration avec les médias agricoles, tire l'argent des paysans de leur poche

Les médias agricoles regorgent d'annonces et de prospectus publicitaires sur les produits qu'un paysan "doit absolument avoir". L'agriculture suisse rapporte beaucoup d'argent. Elle dépense des milliards en aliments pour animaux, en compléments alimentaires, en pesticides, en engrais, en nouvelles machines, en nouveaux bâtiments. Les médias agricoles gagnent également beaucoup d'argent grâce à cette avalanche d'annonces. Pour garder les annonceurs en haleine, les normes de qualité journalistique de base sont régulièrement bafouées. La publicité d'entreprise cachée dans la partie rédactionnelle est monnaie courante. Les médias paysans portent ainsi une part importante de responsabilité dans l'agriculture suisse, qui bat des records et dépend aujourd'hui entièrement des paiements directs.
Des émissions d'azote trop élevées réduisent la croissance du bois

Des émissions d'azote trop élevées provenant de l'élevage ne sont pas seulement un poison pour la biodiversité, elles entravent également la croissance du bois de nos forêts. C'est ce que montre une nouvelle étude. La valeur critique se situe autour de 30 kg d'azote par hectare et par an. En Suisse, cette valeur est largement dépassée sur de grandes surfaces, surtout dans les régions où le nombre d'animaux est trop élevé.
Jusqu'à présent, un apport d'azote de plus de 10-20 kg/ha/an était considéré comme critique pour les forêts d'Europe centrale. Ces valeurs seraient toujours valables, écrivent les auteurs de l'étude. Ils ne se réfèrent pas à la croissance des arbres, mais aux effets négatifs sur la biodiversité, sur les lichens, les champignons et le lessivage des nitrates dans les eaux souterraines.
Label laitier du WWF : au mieux, le lait bio et le lait des prés sont convaincants

Le WWF a comparé les principales normes de production laitière en Suisse. L'évaluation a porté sur le sol et l'eau (utilisation des ressources), la biodiversité, le climat et l'efficacité énergétique, le bien-être des animaux et les systèmes de production, l'alimentation du bétail laitier et les aspects sociaux. Les résultats sont décevants : la protection de l'environnement et des ressources est négligée par presque tous les labels laitiers suisses. Seuls le lait bio et le lait des prés IP Suisse (si toutes les prestations supplémentaires sont remplies) obtiennent de bons résultats, le label SwissMilk Green, récemment lancé, est notamment à la traîne.
Bruxelles oblige l'agriculture allemande à repenser ses pratiques de fertilisation

Après des années de négligence environnementale de la part de l'agriculture allemande, l'UE exige désormais des durcissements massifs dans la pratique de la fertilisation, notamment
- un enregistrement électronique des flux d'éléments nutritifs sur l'ensemble de la surface, en fonction de la parcelle,
- des apports réduits d'engrais pour les surfaces en pente à partir d'une inclinaison de 5%, et
- des périodes d'interdiction prolongées pour l'épandage d'engrais dans les zones polluées.
Si ces exigences ne sont pas satisfaites dans de brefs délais, des amendes élevées sont à prévoir. La politique allemande veut absolument les éviter. Les politiques et les associations sont désormais soudainement d'accord sur les durcissements nécessaires.
L'agriculture et la politique agricole suisses restent pour l'instant bien en deçà des exigences de l'UE. Dans notre pays, ce n'est pas Bruxelles qui fait pression, mais "le peuple". Si l'initiative sur l'eau potable était acceptée, la Suisse devrait elle aussi mettre fin à des décennies de négligence et réduire considérablement la charge excessive en engrais, contraire à la loi, qui pèse sur les eaux, les sols et les écosystèmes sensibles.
Plus d'informations sur la situation en Allemagne dans agrarheute.
La loi chocolatière - un exemple type de subventions agricoles absurdes

La Suisse produit 20% de lait en plus que ce que le marché national peut absorber. Jusqu'en 2018, le surplus de lait était écoulé à l'étranger par le biais de subventions à l'exportation. La Confédération a dépensé chaque année près de 80 millions de francs d'impôts à cet effet.
Comme la Suisse enfreignait ainsi les règles de l'OMC, elle a été contrainte d'abandonner la loi chocolatière en 2018. En 2019, une réglementation astucieuse est entrée en vigueur pour lui succéder. La Confédération continue de réduire les prix des exportations de lait à hauteur de 80 millions de francs, mais désormais de manière indirecte, par le biais d'une structure de droit privé. Comme le rapporte la NZZ, les entreprises et les producteurs subventionnés s'écharpent désormais sur la répartition des fonds.